Nouveaux tarifs: Pourquoi? Comment?

Le contenu de ce long mais important texte reprend les informations communiquées aux membres de BLA lors de deux séances d’information organisées les mardi 9 mai et jeudi 11 mai 2023. Certains passages, notamment concernant les dépenses du Club, ont été approfondis pour plus de clarté et ce texte est suivi de certaines des questions posées par les membres lors des séances d’information. Le Comité est à votre disposition si vous avez des questions supplémentaires.

Une fin de saison vient toujours avec son lot de bonnes et mauvaises nouvelles. Pour l’exercice 2022-2023 le bilan sportif global est absolument exceptionnel. Il vous suffit d’explorer les archives des actualités pour voir titres, médailles et promotions s’accumuler. Par contre, celles et ceux qui étaient à l’Assemblée Générale du 30 novembre dernier le savent bien, le bilan comptable est beaucoup moins rose.

Cela fait plusieurs saisons que le club clôture ses exercices avec des pertes. Pour équilibrer les comptes, pas de magie, il faut diminuer les dépenses et/ou augmenter les recettes.

Les dépenses

Sur les dépenses, il n’y a pas tant de leviers que cela que nous pouvons activer pour avoir un impact significatif. Les quatre plus gros objets sont, dans l’ordre, la masse salariale (entraîneurs et secrétariat – plus de la moitié du budget du club), l’équipe de Ligue Nationale A (environ 20% du budget global), la location des terrains (un peu moins de 15%) et les volants (autour de 5%).

Pour la masse salariale, pas vraiment de miracles possibles. On a fait quelques ajustements et optimisations, mais ce montant est proportionnel à la qualité du service que l’on espère offrir en tant que club formateur. La location des terrains est négociée chaque saison (quelle place, pour quel prix), mais ce n’est pas non plus un objet sur lequel on peut faire de grandes économies, même si on décidait de délocaliser certains entraînements (et encore faudrait-il trouver de l’espace quelque part, un défi dans les salles omnisports). Les volants quant à eux sont un éternel problème. Quelle marque, quel modèle et de quelle provenance? La crainte est toujours de vouloir faire une économie qui se transforme finalement en dépense (par exemple, un volant moins cher mais qui s’avère beaucoup moins durable) ce qui favorise lourdement le statu quo.

La LNA est un point particulier. Son financement est séparé de celui du club. C’est-à-dire qu’on présente à notre sponsor principal, la fondation B4L, un budget spécifique pour la LNA qui, si ils l’acceptent, est couvert. En pratique, il y a des chevauchements qui font que la LNA n’est pas totalement isolée du reste de l’activité. Elle implique des coûts (participations aux entraînements, donc des terrains, des volants, des heures d’entraîneurs) et beaucoup de travail de bénévolat. De plus, si on dépasse le budget de l’équipe (ce qui va vraisemblablement être le cas cette saison – mais ce dépassement va être en partie comblé par les recettes de la billetterie des play-offs et l’aide à l’organisation de Swiss Badminton), c’est le club qui paie la note. Le revers de la médaille, ou plutôt sa face, c’est qu’il y a aussi une plus-value manifeste pour la qualité des entraînements, la motivation et les perspectives d’avenir de la relève, ainsi que pour la visibilité et l’aura du club et du badminton dans la région.

Les recettes

Du côté des recettes, il y a cinq blocs principaux. Le soutien de la fondation B4L (en gros la moitié des recettes), les cotisations et frais d’entraînements des membres (en gros un tiers des recettes), les subsides divers (moins d’un dixième), les sponsors (~2%!) et les opérations diverses (un peu moins de 2%).

Sur les subsides et les sponsors, c’est la soupe à la grimace. Pour les subsides, une grande part vient mécaniquement en fonction du nombre d’enfants lausannois et des cours donnés par des moniteurs Jeunesse & Sport. Pour augmenter ce secteur, on espérait décrocher des soutiens substantiels grâce à notre participation à la LNA, comme c’est le cas pour les clubs de basket ou de volley-ball qui jouent dans la plus haute ligue suisse de leur sport. Douche froide: pour Swiss Olympic, le badminton est un sport individuel et comme tous les organismes de soutien s’alignent sur cette définition, on ne peux pas toucher un kopek pour les interclubs, même si c’est le gros des activités compétitives de tous les club de badminton de Suisse. Nous allons tenter de faire des demandes par d’autres biais en faisant valoir le fait qu’on aide à la formation d’athlètes qui sont dans les équipes nationales. Dossier en cours…

Autre gros point noir: les sponsors. Avec peut-être un excès d’optimisme, on comptait sur la visibilité accrue que nous offre la LNA pour trouver des sponsors supplémentaires. Malgré plusieurs années de travail, nous sommes restés pratiquement bredouilles. Vers l’extérieur, on peut blâmer les années COVID, la conjoncture ou encore les conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Vers l’intérieur, le manque de résultats du Comité sur ce dossier, malgré ses efforts, et l’absence presque totale de pistes venues des pourtant plus de 200 membres du club. Quoi qu’il en soit le bilan est là: on espérait décrocher 30 mille francs de sponsoring par année et nous n’en sommes même pas à 6 mille.

Une nouveauté depuis l’automne passé a été de tenter de faire des opérations comme source alternative de revenu. Vente de fondues, vente de pâtisseries durant les rencontres de LNA, et, lancée en ce moment, une vente de bières. D’autres projets sont dans les tuyaux à différents stades de développement (repas de soutien, tournoi). Ces opérations demandent pas mal d’efforts de la part de bénévoles, ne rapportent pas énormément d’argent et donc ne sont pas des solutions en elles-mêmes, mais leur contribution à la vie du club nous semble justifier leur existence. L’esprit “club” c’est aussi cela: l’esprit participatif.

Restent les recettes qui viennent des cotisations et de la facturation des entraînements aux membres. En l’état actuel des choses, la très large majorité des membres paient pour leurs entraînements moins, voire beaucoup moins, que la valeur effective (terrains, volants et entraîneurs) de la prestation qui leur est fournie. Sans entrer dans les détails, on le comprend assez facilement quand on voit que, globalement, sur une année, le coût pour organiser les entraînements est environ le double de ce qu’ils nous rapportent, cotisations comprises. Pour un club formateur, ce n’est pas absurde que donner des cours ne soit pas rémunérateur, mais, malheureusement, dans notre situation actuelle, pour trouver un équilibre financier, cette activité au cœur de notre raison d’être ne peut pas être déficitaire dans une telle proportion. Nous devons augmenter les tarifs des entraînements dès la saison prochaine.

On notera au passage que pour la majorité des cours, ces tarifs de prestations sont inchangés depuis 2002, du temps où le financement du club était 100% intégré dans la gestion du Centre et le chiffre d’affaires qui s’y réalisait. Ce n’est plus le cas et nous nous devons d’équilibrer les comptes pour pouvoir continuer d’offrir des prestations exceptionnelles: infrastructure, qualité et nombre d’entraînement, diversité de nos cours (du plaisir, à la compétition), engagement pour la formation des jeunes et toutes les autres activités club que nous proposons. Notre club est un des plus grands clubs formateurs de Suisse. Beaucoup de talent ont éclos à BLA, pour preuve notre titre de champion national avec des joueuses et joueurs du cru. Si nous voulons maintenir un niveau d’entraînement élevé, que cela soit pour les juniors ou les adultes, nous devons adapter le tarif de nos prestations à la situation compliquée du moment.

Les nouveaux tarifs

On l’a dit, actuellement, tout le monde n’est pas à la même enseigne. Du coup, il serait absurde et surtout injuste d’appliquer uniformément une augmentation en pourcentage. De plus, changer les tarifs est également une opportunité de régler d’autres problèmes. L’un d’eux était que les entraînements pour adultes débutants étaient au même prix que ceux pour les adultes moyens et avancés, alors même que leur durée est plus courte. Un autre problème, plus significatif et affectant plus de personnes, était que plusieurs entraînements pour les compétiteurs, juniors ou adultes, avaient un prix fixe, indépendant du nombre de sessions effectuées par semaine. Ainsi, pour 350 francs, certains s’entraînaient une heure hebdomadaire (4ème ligue) et d’autres 5 heures et demi (LNB)! La nouvelle formule généralise la pratique du prix en fonction du nombre de sessions qu’on désire avoir par semaine.

Les lignes générales sont les suivantes: tous les groupes dit “plaisir” dont le prix est actuellement différencié selon le nombre d’entraînements pris par semaine, sont augmentés de 50 francs. Ces groupes étant ceux qui actuellement sont les moins déficitaires. L’augmentation est plus substantielle pour celles et ceux qui bénéficiaient jusqu’ici de tarifs trop favorables pour nos finances. Tous les groupes dit “compétition” sont augmentés de 100 francs pour une session hebdomadaire et 100 francs de plus par session additionnelle.

En pratique, un membre d’une équipe de 3ème ligue qui avait 2 entraînements par semaine, payait entre cours et cotisation 400 francs par année. Pour le même service, le prix sera pour la saison prochaine de 600 francs. Sur les 34 semaines de cours par année, le prix pour un entraînement collectif d’une heure et demi passe donc, dans ce cas, de moins de 6 francs à moins de 9.

L’augmentation la plus importante touche celles et ceux qui s’entraînent actuellement 3 fois par semaine dans des groupes compétition, leur total passant de 400 à 700 francs. Nous comprenons bien que ça ne fait pas plaisir d’être la cible d’une augmentation de 75%, mais nous avons bon espoir qu’on puisse comprendre qu’il n’est pas viable pour le club de donner des cours collectifs pour moins de 4 francs. Pour aider à la mise en perspective, le nouveau tarif de 3 sessions par semaine pour compétiteurs demeure largement plus bas par entraînement que l’ancien tarif de celles et ceux n’avaient qu’une session.

Tous les détails de ces nouveaux prix peuvent être trouvés sur la page Tarifs.

Foire aux questions

  • Le mail de convocation à ces séances parlait d’une vision à long terme pour le club. Quelle est elle?

La vision à long terme c’est d’opter aujourd’hui pour une augmentation significative des tarifs plutôt que de le faire par petits incréments sur plusieurs années. Faire dès la saison prochaine un exercice avec des chiffres noirs plutôt que de tendre vers cela sur plusieurs années.

  • Le projet est-il uniquement financier? Il y a t il un projet sportif?

Le projet se doit d’être d’abord financier car c’est la santé économique du club qui permet de faire des projets sportifs. En l’état, on ne peut rien financer, d’où la volonté d’assainir les comptes rapidement.

  • Est-ce que les membres doivent payer plus parce que le sponsor principal, la fondation B4L, va mal et ne peut pas payer autant qu’avant?

Non. La fondation s’engage sur un montant qui reste similaire à ces dernières années, mais en fin d’exercice cela fait plusieurs saisons qu’on doit leur quémander 10, 20, 30 mille francs supplémentaires pour aider à boucler nos comptes et c’est cela que nous voulons éviter. Même au plus bas des années COVID, la fondation a continué à nous soutenir.

Les prix des entraînements augmentent car nous n’arrivons pas à équilibrer les comptes sans cette augmentation. En l’état, le club sponsorise toutes les personnes qui s’entraînent. Cela fait sens pour les juniors, mais un peu moins pour les adultes. Augmenter les tarifs, c’est diminuer l’importance de ce sponsoring un peu particulier.

  • La fondation ne pourrait-elle pas nous donner plus d’argent? Est-ce renégocié de saison en saison?

La fondation nous donne l’argent qu’elle veut bien nous donner. On leur soumet une proposition de budget sur la base de laquelle ils établissent le montant de leur sponsoring qui reste d’année en année dans les mêmes eaux. C’est à leur bon vouloir, d’où l’intérêt de trouver d’autres sponsors, même si cette quête est ardue.

  • Avez vous pensé à proposer des prix “étudiants” ou “jeunes”?

Nous avons estimé que la prestation étant la même, il n’y avait pas de raison de complexifier la grille tarifaire. Cela dit, des demandes individuelles peuvent être faites.

  • Il y a-t-il des prix ou des aides pour les familles?

Nous continuons d’offrir des prix “famille” avec une table dégressive dès la deuxième personne d’une même famille/ménage. Au delà de cela, il y a toujours la possibilité de soumettre au Comité des demandes d’aide. Ces sont des exceptions et pas la règles, mais chaque année il y en a quelques-unes.

  • Du coup, pour les entraînements, il n’y a rien qui change?

Potentiellement non, potentiellement oui. Selon les inscriptions que nous recevrons, il s’avérera peut-être que des ajustements dans la grille horaire seront nécessaires. Ce sont les coachs qui en décideront.

  • Est-ce qu’une personne qui choisit de faire deux entraînements sur trois peut choisir lesquels deux elle fait?

Il est possible de demander les jours d’entraînements que l’on préfère, mais c’est seulement une fois que la majorité des inscriptions sera récoltée qu’on pourra voir si il est possible d’accéder à ces demandes ou non.

  • Est-ce qu’en cours de saison il sera possible d’ajouter ou de supprimer un entraînement?

Ajouter oui, supprimer non. Si après une demi saison on veut avoir un entraînement supplémentaire, si il y a de la place pour le faire, la personne paiera au pro rata de l’écoulement de la saison, donc 50.- pour ce cours supplémentaire. Pour diminuer… c’est comme un abonnement de fitness: on paie pour un service et si on ne le consomme pas… ainsi va la vie.

  • Selon les statuts de l’association, le prix des cotisations n’est-il pas soumis au vote de l’AG?

C’est exact pour ce qui concerne les cotisations. Nous parlons ici des prestations, c’est-à-dire du tarif des entraînements, qui font partie du règlement interne. Ce dernier est la prérogative du Comité et ne nécessite donc pas de vote de l’AG. Dans la facturation annuelle les 2 parties, cotisation et prestations, sont séparées.